L’osier
L’osier est le rejet annuel d’une pousse de saule. Les adhérents de la Coopérative cultivent plusieurs familles de saule. L’osier le plus répandu en Touraine est le salix Triandra qui se décline en plusieurs variétés :
- Le noir de Villaines, le plus réputé, osier fin et droit avec beaucoup de corps.
- La grande grisette, osier assez pattu et souple, destiné à la grosse vannerie
- La grisette moyenne, osier fin et souple, destiné à la vannerie moyenne et fine.
- La petite grisette, osier très fin et souple destiné à la vannerie fine.
Ces variétés sont utilisées essentiellement en osier décortiqué, appelé osier blanc; le noir de Villaines est également utilisé en osier vert pour la réalisation de haies en osier vivant.
D’autres familles d’osier sont également cultivées à VILLAINES LES ROCHERS :
- Salix Alba, appelé osier jaune à cause de la couleur de son écorce. En vannerie, on l’utilise avec son écorce (osier brut). Le « Jaune » est également utilisé en osier vivant
- Salix Viminalis, cette variété d’osier donne des brins de grandes tailles avec de grosses sections. Cette variété est coupée en principe tout les deux ou trois ans. On l’utilise en osier décortiqué pour les rives de fond et les coins de paniers. Le salix viminalis est également utilisé en osier vivant pour la confection de fascines (retenues de berges), son diamètre à la base va de 15 à + de 30 mm.
- Salix Purpuréa. Deux variétés sont cultivées à Villaines le Purpuréa Helix et le purpuréa Daphnoïdes. Osier fin de grande taille utilisé en osier vivant et en osier brut.
- Salix Fragilis. La variété la plus cultivée est le Rouge Belge, on l’utilise en osier vivant (très résistant) et en osier brut.
La culture de l’osier
Les adhérents de la Coopérative de Villaines ont un statut d’osiériculteur-vannier. Chacun à ses propres plantations de ½ ha à plus de 2 ha pour son utilisation personnelle en vannerie.
L’excédent étant acheté par la Coopérative pour l’approvisionnement de ses ateliers de production et pour la commercialisation auprès des particuliers et des professionnels sous la forme d’osier blanc, d’osier brut, d’osier vivant, d’osier traité autoclave.
Une plantation a une durée de vie de 20 à 25 ans. Il faut attendre la troisième récolte pour avoir des brins utilisables en vannerie.
La plantation
Les oseraies se situent en fond de vallée (Indre) dans un sol frais et riche.
L’osier est planté à la fin de l’hiver, début du printemps. Les boutures d’osier de 25 à 30 cm sont prélevées sur des brins de la dernière récolte. On peut extraire trois à quatre boutures sur un brin d’osier de 2,4 à 2,6 m. Les boutures d’osier appelées aussi « tacots » sont plantées en lignes distantes de 0.6 à 0.8 m et espacées de 10 à 20 cm sur les lignes. Les boutures d’osier sont enfoncées à ras du sol. Cette phase de la culture nécessite beaucoup de main d’œuvre.
Entretien des oseraies
A la fin de l’hiver, un désherbage chimique peut être nécessaire Les osiériculteurs de Villaines privilégient le désherbage manuel, travail long et fastidieux qui s’étale d’avril à la fin du mois d’août. De nombreuses mauvaises herbes colonisent les parcelles l’osier, en particulier le liseron.
L’osier doit être traité pendant sa période de pousse contre les maladies (rouille de l’osier) et les insectes, les principaux étant la chrysomèle du peuplier et la cécidomyie. La cécidomyie est une mouche qui pond sur le bourgeon terminal du brin d’osier; une rosace se forme et arrête la croissance du brin, des branches latérales apparaissent et rendent l’osier inutilisable en vannerie.
Durant la période de croissance de l’osier, les osiériculteurs sont confrontés à différents risques, d’ordre climatique (gelées, grêle, sécheresse) et d’ordre animal (ragondin, chevreuil, sanglier).
LA COUPE
Cycle de végétation lorsque la sève est totalement descendue. Suivant les variétés, la récolte commence du 15 novembre au 15 décembre pour s'étaler jusqu'a la fin février. Jusque dans les années 1960 l'osier était coupé à la serpe, aujourd'hui la récolte s'éffectue avec une barre de coupe adaptée sur un motoculteur ou sur un tracteur.
Récolte de l'osier :
TRI ET CLASSEMENT
Après la récolte, l'osier est entreposé en "ruches" chez l'osiériculteur :
Ensuite, l'osier est trié à "l'échelle", pour enlever les brins défectueux, les mauvaises herbes et recouper les pieds. Après cette étape, l'osier est classé par taille tous les 20 cm, reconditionné en fagots de 10 à 20 kg, placé dans des bassins pour repartir en végétation et être décortiqué en mai. Pour obtenir de l'osier
brut (avec écorce) les fagots sont mis à sécher en plein air ou dans un local ventilé.
LA PELERIE
En mai, après la montée de sève, l'osier est décortiqué. Avant l'apparition de l'électricité, l'osier était décortiqué manuellement avec des "plons" à mains, on utilise toujours cet ustensile pour décortiquer les saules de grosses sections (perchette). A partir des années 30 sont apparu des machines avec entrainement électrique permettant de décortiquer une poignée d'osier. Depuis les années 90 les osiériculteurs de VILLAINES, regroupés en CUMA, on fait l'acquisition de machines hydrauliques permettant de "peler" une botte entière. Après avoir été décortiqué, l'osier est mis à sécher au soleil et reconditionné en bottes de 5 à 12 kg suivant les tailles. Une fois bottelé, l'osier est stocké dans les greniers à l'abri de la lumière jusqu'a son utilisation par le vannier.